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Leclercq[1], admira la protection divine sur la colonie ».

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La construction du fort Saint-Louis apporta sans doute à Hébert un grand soulagement. Au besoin c’était un refuge pour sa famille et on avait enfin des voisins.

Autour de la maison de notre premier colon, il y avait alors, d’après Sagard, un grand désert. Toutes les semences jetées en terre, poussaient drues et hautes. Mais Hébert si fort, si robuste, ne devait pas jouir du fruit de ses labeurs. Au mois de janvier 1627, il tomba sur la glace et les suites de cette chute le mirent bientôt à toute extrémité.

Ses cruelles souffrances et la vue de la mort ne troublèrent cependant pas la paix de son cœur. Il régla ses affaires avec sérénité et au contentement de tous les siens.

Chez l’héroïque défricheur il y avait de l’apôtre. « Je meurs content, disait-il, puisqu’il a plu à Notre-Seigneur de me faire la grâce de voir mourir des sauvages convertis. J’ai passé les mers pour les venir secourir plutôt que pour aucun intérêt particulier, et je mourrais volontiers pour leur conversion, si tel était le bon plaisir de Dieu. Je vous supplie de les aimer comme je

  1. « Établissement de la foi ».