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SAINTE ROSE DE LIMA

Cette humble maison est l’un des sanctuaires les plus vénérés de la cité. Au-dessus de la porte, on lit en lettres d’or cette inscription : Sponsæ Christi Catharinæ domus.



SAINTE ROSE DE LIMA


(1586-1617)

Son père se nommait Gaspard de Flores ; sa mère Marie d’Oliva. Tous deux étaient d’origine espagnole et Rose naquit à Lima, en 1586.

À cette époque, la capitale du pays de l’or s’appelait la cité des Rois. Pizarre l’avait fondée en 1535, pour remplacer Cuzco, la ville sacrée des Fils du Soleil.

Le site choisi par le terrible Espagnol est l’un des plus grands, des plus doux qu’on puisse rêver, et grâce au voisinage de la mer, la chaleur à Lima n’a rien d’accablant. Aussi, malgré la fréquence des tremblements de terre, la jeune ville s’était rapidement développée. À la fin du XVIe siècle elle était fabuleusement riche. Mais tous les trésors tirés du Pérou n’avaient fait qu’enflammer la cupidité des vainqueurs.

La cupidité est, d’après saint Paul, la racine de tous nos maux. Cette racine avait produit d’horribles fruits dans la Nouvelle-Espagne.

Malgré les ordres de la cour, malgré les efforts des missionnaires et de quelques magistrats intègres, les naturels du pays étaient partout asservis, exploités, pressurés jusqu’aux moëlles.

Des exactions monstrueuses, des cruautés sans nom criaient sans cesse vengeance au ciel, et l’or tant convoité, l’or qui coûtait la vie à des milliers et des milliers d’indiens, nourrissait parmi les Espagnols un orgueil, un faste, un sensualisme effréné.

Or, quand un tel poids d’iniquités pèse sur une ter-