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silhouettes canadiennes

À son retour, il fut promu à la charge de juge royal et reprit le gouvernement des Trois-Rivières.

Les Trois-Rivières c’était le lieu où logeait la crainte[1]. Cependant, toute la famille de Pierre Boucher l’y avait suivi. Ses parents et son frère Nicolas y moururent ; ses trois sœurs s’y établirent.[2]

Pierre Boucher, arrivé si jeune à Québec, n’était pas un homme instruit. Cependant, pour répondre plus au long aux questions que lui avait faites Louis XIV, il entreprit d’écrire un ouvrage qu’il intitula : Histoire véritable et naturelle des mœurs et des productions de la Nouvelle-France.

Ce livre judicieux qui reste une autorité, Pierre Boucher l’écrivit à l’époque terrible des tremblements de terre. Depuis le mois de février jusqu’à l’automne, d’épouvantables secousses bouleversèrent le pays. Chacun croyait que le Canada tout entier allait s’abîmer. Pierre Boucher avait foi dans l’avenir et préparait son livre qu’il dédia à Colbert, ministre des colonies. L’histoire véritable et naturelle de la Nouvelle-France fut imprimée à Paris en 1664.

Le roi n’avait pas oublié ses promesses. L’arrivée d’un vice-roi et du régiment de Carignan le prouva et l’expédition de l’automne 1666 contre les Iroquois porta un grand coup à la puissance de cette race horrible et terrible.

Avertis de l’approche des troupes, ils s’étaient préparés à

  1. Père Vimont.
  2. Marie épousa Étienne Lafond, Marguerite, Toussaint Toupin, Madeleine, Urbain Beaudry. Cette dernière, d’après son contrat de mariage, apportait à son mari : « Deux cents francs en argents, quatre draps, deux nappes, six serviettes de toile et de chanvre, un matelas, une couverture, deux plats, six cueillers et six assiettes d’étain ; une marmite et une chaudière, une table, deux formes (bancs longs), un huche à boulanger, un coffre fermant à clé, une vache et deux cochons. »