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jeanne leber

avec Jésus-Christ elle avait voulu vivre ; seule avec Lui elle voulut mourir.

« Aussitôt après sa mort, dit l’abbé Faillon, les Sœurs de la Congrégation la revêtirent de son habit de recluse et l’exposèrent, la face découverte, dans leur église, où elle avait choisi sa sépulture. Toute la ville accourut, attirée par une sainte curiosité de contempler une concitoyenne si célèbre, et que le plus grand nombre n’avaient jamais vue, bien qu’elle eût constamment vécu au milieu d’eux. »


Elle était si belle, si douce à voir qu’on ne se lassait pas de la regarder. On l’invoquait, on lui donnait les marques de respect les plus vives, les plus touchantes.

Les obsèques de l’adoratrice furent grandioses : M. de Belmont, supérieur de Saint-Sulpice, prononça une éloquente oraison funèbre. « Âme de grâce, dit-il en terminant, que j’invoque en mon cœur, que rien ne m’empêche d’appeler sainte, que la défense de l’Église, priez pour vos concitoyens. »

Il écrivit, quelques années après, la vie de Jeanne Le Ber et ne craignit pas d’attribuer le salut du pays à cette femme enchantée d’une passion divine.