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pied sûr, c’est charmant de marcher sur ces beaux crans lavés par la mer. Ô senteur du varech ! ô parfums du salin ! qu’il fait bon de se sentir vivre et d’errer comme une alouette sur la grève embaumée ! Les oiseaux chantaient dans les arbres qui couronnent la falaise. L’ancolie croît partout dans les fentes des rochers. Ces jolies cloches rouges font un charmant effet sur le roc aride. Qu’est-ce qui plaît davantage, une fleur de la mousse ou une fleur sur un rocher ? Hélas ! il y a des femmes qui n’aiment les fleurs que sur leurs chapeaux, et pour qui une promenade dans la rue Notre-Dame a plus de charmes qu’une course dans les bois ou sur la grève ! Mais à quoi bon philosopher ?

La chapelle Harvieux est à un mille du quai. C’est tout simplement une grotte de sept à huit pieds de profondeur, taillée dans le roc à une dizaine de pieds du sol. Il y a bien longtemps, un religieux français du nom de Harvieux y célébra la messe. Ce missionnaire descendait le fleuve en canot pour visiter les colons établis sur les côtes et fut retenu là par une tempête. J’aime cette solitude sauvage, et qu’elle doit être grande et triste quand le vent gémit et que la mer se livre à ses formidables colères ! Mais ce matin tout était calme et les goélands séchaient coquettement leurs plumes sur ces rochers où ils viennent prophétiser la tempête.