Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/128

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§. 64. Il suffit de considérer qu’une proposition générale n’est que le résultat de nos connoissances particulières, pour s’appercevoir qu’elle ne peut nous faire descendre qu’aux connoissances qui nous ont élevés jusqu’à elle, ou qu’à celles qui auroient également pu nous en frayer le chemin. Par conséquent, bien loin d’en être le principe, elle suppose qu’elles sont toutes connues par d’autres moyens, ou que du moins elles peuvent l’être. En effet, pour exposer la vérité avec l’étalage des principes que demande la synthèse, il est évident qu’il faut déjà en avoir connoissance. Cette méthode propre, tout au plus, à démontrer d’une manière fort abstraite des choses qu’on pourroit prouver d’une manière bien plus simple, éclaire d’autant moins l’esprit qu’elle cache

    vains se sont imaginés que, pour démontrer géométriquement, ce soit assez de mettre dans un certain ordre différences parties d’un raisonnement, sous les titres d’axiomes, de définitions, de demandes, &c.