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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/138

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après le verbe, pour en désigner le temps, le mode & le nombre.

§. 89. On peut faire la même remarque sur le terme être, qui rend le participe auquel on le joint, tantôt équivalent à un verbe passif, tantôt au prétérit composé d’un verbe actif ou neutre. Dans ces phrases, je suis aimé, je m’étois fait fort, je serois parti ; aimé exprime l’état de passion ; fait & parti celui d’action : mais suis, étois & serois ne marquent que le temps, le mode & le nombre. Ces sortes de mots étoient de peu d’usage dans les conjugaisons latines, & ils s’y construisoient comme dans les premières langues, c’est-à-dire, après le verbe.

§. 90. Puisque, pour signifier le temps, le mode & le nombre, nous avons des termes que nous mettons avant le verbe, nous pourrions, en les plaçant après, nous faire un modèle des conjugaisons des premières langues. Cela nous donneroit, par exemple, au lieu de je suis aimé, j’étois aimé, &c. aimésuis, aimétois, &c.