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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/142

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Quand on se fut fait des verbes, on remarqua facilement que le mot qu’on leur avoit ajouté pour en distinguer la personne, le nombre, le temps & le mode, avoit encore la propriété de les lier avec le nom qui les régissoit. On employa donc ce même mot pour la liaison de l’adjectif avec son substantif, ou du moins on en imagina un semblable. Voilà à quoi répond celui d’être, à cela près qu’il ne suffit pas pour désigner la personne. Cette manière de lier deux idées est, comme je l’ai dit ailleurs[1], ce qu’on appelle affirmer. Ainsi le caractère de ce mot est de marquer l’affirmation.

§. 95. Lorsqu’on s’en servit pour la liaison du substantif & de l’adjectif, on le joignit à ce dernier, comme à celui sur lequel l’affirmation tombe plus particuliérement. Il arriva bientôt ce qu’on avoit déjà vu à l’occasion des verbes ; c’est que les

  1. PRem. Part. Sect. 2. p. 106.