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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/290

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l’écouter ? Prévenu, comme on l’étoit, pour le jargon de l’école et pour les idées innées, ne devoit-on pas traiter de chimérique le projet de renouveller l’entendement humain ? Bacon proposoit une méthode trop parfaite, pour être l’auteur d’une révolution ; et celle de Descartes devoit réussir, parce qu’elle laissoit subsister une partie des erreurs. Ajoutez à cela que le philosophe anglois avoit des occupations qui ne lui permettoient pas d’exécuter lui-même ce qu’il conseilloit aux autres : il étoit donc obligé de se borner à donner des avis qui ne pouvoient faire qu’une légere impression sur des esprits incapables d’en sentir la solidité. Descartes

    de eo melius sperandum est.... Non est spes nisi in regeneratione scientiarum ; ut ea scilicet ab experientia certo ordine excitentur & rursus condantur: quod adhuc factum esse aut cogitatum, nemo, ut arbitramur, affirmaverit}}. C’est-là un des aphorismes de l’Ouvrage dont j’ai parlé dans mon Introduction.