Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/47

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ne peut manquer de faire, lorsqu’on parle d’un art dont on ne connoît pas les principes. On pourroit, à juste titre, critiquer ce passage d’un bout à l’autre. Je l’ai rapporté tout au long, afin que les méprises d’un écrivain, d’ailleurs aussi estimable que l’abbé Du Bos, nous apprennent que nous courons risque de nous tromper dans nos conjectures, toutes les fois que nous parlons d’après des idées peu exactes.

Quelqu’un qui connoîtra la génération des sons, & l’artifice par lequel l’intonation en devient naturelle, ne supposera jamais qu’on pourroit les diviser par quart de tons, & que la gamme en seroit bien-tôt aussi familière que celle dont on se sert en musique. Les musiciens, dont l’abbé Du Bos apporte l’autorité, pouvoient être d’excellens praticiens, mais il y a apparence qu’ils ne connoissoient nullement la théorie d’un art, dont M Rameau a le premier donné les vrais principes.

§. 22. Il est démontré dans la