Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/80

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les rapports soient beaucoup plus sensibles, nous aurons droit d’en conclure que la succession en a été remarquée auparavant.

Puisqu’il est démontré que la progression par tierce, par quinte & par octave tient immédiatement au principe où l’harmonie prend son origine, c’est-à-dire, à la résonnance des corps sonores ; & que l’ordre diatonique s’engendre de cette progression : c’est une conséquence que les rapports des sons doivent être bien plus sensibles dans la succession harmonique que dans l’ordre diatonique. Celui-ci, en s’éloignant du principe de l’harmonie, ne peut conserver des rapports entre les sons, qu’autant qu’ils lui sont transmis par la succession qui l’engendre. Par exemple, , dans l’ordre diatonique, n’est lié à ut que parce qu’ut ré est produit par la progression ut sol ; & la liaison de ces deux derniers a son principe dans l’harmonie des corps sonores dont ils font partie. L’oreille confirme ce raisonnement ; car elle sent mieux le rapport des