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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/183

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ce négoce avec lui ; et, quand il le fera seul, il saura bien recouvrer ce qu’il a perdu et au-delà. Si, dans cette ville, il y avoit plusieurs banquiers accrédités, ils pourroient se concerter pour faire à frais communs ce que je fais faire à un seul. Il est certain qu’en général les négocians songent à diminuer, autant qu’il est possible, le nombre de leurs concurrens. Or les banquiers ont à cet égard d’autant plus de facilité, qu’ils ont persuadé que la banque est une chose fort difficile, parce qu’en effet leur jargon est fort difficile à entendre. Dans les places mêmes de commerce, le plus grand éloge qu’on croie pouvoir faire d’un marchand, c’est de dire, Il entend le change. On voit que l’ignorance livre les marchands à la discrétion des banquiers.

Plusieurs causes, telles que celles que je viens d’indiquer, peuvent faire varier le prix du change ; mais, comme elles sont accidentelles, il est inutile de