Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/211

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En général, entre marchans et négocians, tout prêt est usuraire lorsque l’intérêt qu’on retire est plus fort que celui qui a été réglé publiquement dans les places de commerce Mais lorsque les prêts se font à des particuliers, qui ne font aucune sorte de trafic ou de négoce, quelle est la règle pour juger de l’intérêt qu’on peut retirer de son argent ? La loi. C’est ici, je pense, que le gouvernement peut sans inconvéniens, fixer l’intérêt. Il le doit même, et il fera une chose avantageuse à l’état, s’il rend les emprunts plus difficiles. Qu’il ne permette de prêter qu’au plus bas intérêt aux propriétaires des terres, les pères de famille auront moins de facilité à se ruiner, et l’argent refluera dans le commerce. Qu’il taxe d’usure, ou qu’il couvre d’une note plus flétrissante encore, tout prêt, ne fût-il qu’à un pour cent, fait à à un fils qui emprunte sans l’aveu de ses parents. Qu’il défende les