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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/226

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Chacune apprécie le blé d’après le rapport qu’elle apperçoit, ou croit appercevoir entre la quantité et le besoin. Juge-t-elle que la quantité n’est pas suffisante, le prix est haut ; la juge-t-elle suffisante, le prix est bas.

J’appelle proportionnels les prix qui s’établissent sur de pareils rapports. Par où l’on voit que, quels que soient les prix, ils sont toujours proportionnels, parce qu’ils sont toujours fondés sur l’opinion qu’on a de la quantité relativement au besoin. Mais le prix, qui a cours dans une de nos provinces, quoique proportionnel chez elle, seroit disproportionnel chez les autres, et ne peut leur convenir.

Les prix des blés ne sont si différens dans ces trois provinces, que parce que nous avons interdit tout commerce entre elles. Ils ne le seront donc plus, si nous leur accordons la liberté d’exporter réciproquement des unes chez les autres.