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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/254

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qui ne suffiroit pas à la consommation journalière ; et, dans la plus grande rareté, il y auroit bon marché et apparence de surabondance, si on les forçoit à mettre en vente tous leurs blés à-la-fois, ou seulement une quantité plus que suffisante à la consommation journalière.

Dans le premier cas, le peuple souffriroit comme dans une disette réelle ; et, dans le second, les cultivateurs et les marchands seroient lésés.

Il seroit donc également nuisible de mettre en vente tout-à-la-fois une quantité de blé qui doit servir à la subsistance de plusieurs mois, ou de n’en mettre en vente à chaque fois qu’une quantité qui ne suffiroit pas à la subsistance d’un marché à l’autre.

C’est donc peu-à-peu que le blé doit sortir des greniers. Il suffit qu’on en livre autant qu’on en demande, et que la vente se fasse dans la proportion du besoin.