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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/316

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elles sont de nature à devenir d’un usage commun. Alors elles sont une suite des progrès qu’il est important de faire faire aux arts ; et il viendra un temps où tout le monde s’accordera à les regarder comme nécessaires. On voit même qu’elles peuvent se concilier avec la simplicité.

Quand au contraire les choses, de nature à ne pouvoir être communes, sont réservées pour le plus petit nombre, à l’exclusion du plus grand, elles doivent toujours être regardées comme un excès : ceux-mêmes qui aiment le plus à en jouir n’en pourront pas disconvenir. Le luxe consiste donc dans les choses qui paroissent un excès aux yeux de tous, parce qu’elles sont, par leur nature, réservées pour le petit nombre à l’exclusion du plus grand.

Le linge, qui a été un luxe dans son origine, n’en est pas un aujourd’hui. L’or et l’argent, qui, dans les meubles et dans les habits, a toujours été un luxe, en sera toujours un.