Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/386

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Il n’est pas de l’intérêt du laboureur d’avoir des denrées au-delà de ce qui s’en consomme. Les provinces où l’exportation est moins facile, seront donc moins riches en productions. Moins riches, dis-je, par comparaison avec les autres ; mais assez riches pour elles-mêmes, parce qu’elles en auront autant qu’il en faut à leur consommation. Dans les provinces dont le sol sera le plus ingrat, les habitants seront plus laborieux, et auront plus d’industrie. Ils mettront en valeur jusqu’aux rochers, qu’ils couvriront de productions. Dans les saisons, où ils n’auront pas assez d’ouvrages chez eux, ils en iront chercher dans les provinces voisines. Ils reviendront dans leurs villages, avec des profits qui les mettront en état de former quelques petites entreprises. Ils augmenteront le nombre de leurs bestiaux ; ils défricheront quelques morceaux de terre ; et ils érigeront des manufactures communes, pour mettre eux-