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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/521

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vendirent seuls.

Ceux-ci avoient intérêt d’acheter beaucoup et d’acheter cher, puisque le bénéfice de deux pour cent étoit plus grand en raison du haut prix des achats ; et quoiqu’à la vente le bénéfice de deux pour cent fût moindre en raison du bas prix, ils n’avoient pas moins d’intérêt à vendre bon marché, puisqu’ils devenoient seuls marchands de grains.

C’est le gouvernement qui faisoit toutes les avances pour les achats, comme toutes les pertes dans les ventes. Il lui en coûtoit plusieurs millions par an ; et s’il est vrai que pour en trouver un, il fût obligé d’en imposer trois, on peut juger combien ce monopole étoit de toute manière à charge à l’état. Les avances étoient payées comptant aux commissionnaires. Ils en faisoient valoir, dans la capitale, la plus grande partie ; et ils payoient dans les provinces ou chez l’étranger, avec des opérations