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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/534

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Enfin, je conçois que, lorsqu’ils jouissent d’une liberté entière, ils puissent se répandre en plusieurs lieux différents ; mais lorsqu’ils n’ont la liberté de travailler qu’à l’abri d’un privilège, ne faut-il pas qu’ils s’établissent là où ils sont plus à portée de solliciter ce privilège, de le faire renouveller, et d’empêcher qu’on ne l’accorde à d’autres ? Ce n’étoit donc que dans la capitale, et après la capitale, dans les grandes villes que les manufactures pouvoient s’établir.

Dès que tout renchérit dans une grande capitale, les choses, faites pour y être communes, deviennent rares ; et c’est-là que les artisans mettent toute leur industrie à procurer aux gens riches les jouissances de luxe, c’est-à-dire, ces jouissances qu’on recherche par vanité, et que l’ennui, dans le désœuvrement où l’on vit, rend nécessaires. La perception compliquée d’une multitude