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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/537

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plus de moyens de s’enrichir. Mais les citoyens de toutes les conditions n’avoient-ils pas les mêmes reproches à se faire ? S’ils acquéroient moins de richesses, est-ce parce qu’ils étoient moins avides, ou parce qu’ils ne le pouvoient pas ? Ce sont les mœurs générales qu’il faut condamner : mais, dans un siecle de corruption, tous les ordres déclament les uns contre les autres. Je veux qu’une monarchie ne puisse jamais être trop riche. En effet, ce n’est pas dans de trop grandes richesses qu’est le vice qui la détruit : c’est dans l’inégalité de la répartition, inégalité qui devient monstrueuse dans un siècle de finance. Mais quoi ! Dira-t-on, faut-il faire un nouveau partage des terres, et borner chaque citoyen au même nombre d’arpens ? Non sans doute : ce projet seroit chimérique. Une parfaite égalité ne pourroit se maintenir que dans