Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/103

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quent, toutes ſes abſtractions ſe bornent à des modifications plus ou moins agréables, & à d’autres plus ou moins déſagréables.

Comment le plaiſir en général devient l’objet de ſa volonté. Lorſqu’elle n’avoit que des idées particulieres, elle ne pouvoit deſirer que telle ou telle maniere d’être. Mais auſſitôt qu’elle a des notions abſtraites, ſes deſirs, ſon amour, ſa haine, ſon eſpérance, ſa crainte, ſa volonté, peuvent avoir pour objet le plaiſir ou la peine en général.

Cependant cet amour du bien en général n’a lieu, que lorſque dans le nombre d’idées, que la mémoire lui retrace confuſé