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Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/137

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Ce qu’on entendpar ce mot, ne me paroît convenir qu’à un être, qui remarque que, dans le moment préſent, il n’eſt plus ce qu’il a été. Tant qu’il ne change point, il exiſte ſans aucun retour ſur lui-même : mais auſſi-tôt qu’il change, il juge qu’il eſt le même qui a été auparavant de telle maniere, & il dit moi.

Cette obſervation confirme qu’au premier inſtant de ſon exiſtence, la Statue ne peut former des deſirs : car avant de pouvoir dire, je deſire, il faut avoir dit, moi, ou je.

Son moi eſt tout à la fois la conſcience de ce qu’elle eſt, & le ſouvenir de ce qu’elle a été. Les odeurs, dont la Statue ne ſe ſouvient pas, n’entrent