Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/161

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tout à la fois ce qu’elle a été tour-à-tour. La nature de ces Senſations ne les porte pas à ſe confondre comme deux odeurs : elles different trop pour n’être pas diſtinguées, au ſouvenir qui reſte de chacune. C’eſt donc à la mémoire que la Statue doit l’avantage de diſtinguer les impreſſions qui lui ſont tranſmiſes à la fois par des organes différens.Son être lui paroît acquérir une double exiſtence.

Alors il lui ſemble que ſon être augmente, & qu’il acquiert une double exiſtence. Voilà donc bien du changement dans ſes jugemens d’habitude ; car avant la réunion de l’ouie à