Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/32

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Elle ne peut pas plus avoir les idées d’étendue, de figure, ni de rien qui ſoit hors d’elle, ou hors de ſes Senſations, que celles de couleur, de ſon, de ſaveur.

Elle n’eſt par rapport à elle que les odeurs qu’elle ſent.§. 2. Si nous lui préſentons une roſe, elle ſera par rapport à nous une Statue qui ſent une roſe ; mais par rapport à elle, elle ne ſera que l’odeur même de cette fleur.

Elle ſera donc odeur de roſe, d’œillet, de jaſmin, de violette, ſuivant les objets qui agiront ſur ſon organe. En un mot, les odeurs ne ſont à ſon égard que ſes propres modifications ou manières d’être ; & elle ne ſauroit ſe croire autre choſe,