Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/332

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l’exercice de toutes ſes facultés la frappe, la ſurprend, & par-là, lui paroît une ſeconde vie. Il ſuffit donc de l’oppoſition qui eſt entre l’inſtant de foibleſſe, qui a immédiatement précédé le ſommeil, & l’inſtant de force où elle ſe réveille, pour qu’elle ſe ſente, comme ſi elle avoit ceſſé d’être. Si elle avoit repris l’uſage de ſes facultés par des degrés inſenſibles, elle n’eût rien pu remarquer de ſemblable.

Elle ne ſe fait pas d’idée de l’état du ſommeil. Cependant, elle ne ſe repréſente pas ce que ce peut être que l’état d’où elle ſort au réveil. Elle ne juge point quelle en a été la durée, elle ne ſait