Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/50

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i elle paſſe tout à coup d’un état auquel elle étoit accoutumée, à un état tout différent, dont elle n’avoit point encore d’idée.

Cet étonnement donne plus d’activité aux opérations de l’ame. Cet étonnement lui fait mieux ſentir la différence de ſes manieres d’être. Plus le paſſage des unes aux autres eſt bruſque, plus ſon étonnement eſt grand, & plus auſſi elle eſt frappée du contraſte des plaiſirs & des peines qui les accompagnent. Son attention déterminée par des plaiſirs & par des peines qui ſe font mieuxſentir, s’applique avec plus de vivacité à toutes les Senſations qui ſe ſuccedent.