Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus foibles, qu’elle aura comparées avec les plus fortes. Nous pouvons donc ſuppoſer qu’il y a pour elle des manieres d’être agréables & déſagréables dans différens degrés, & des manieres d’être, qu’elle regarde comme indifférentes.

Origine du beſoin. Toutes les fois qu’elle eſt mal ou moins bien, elle ſe rappelle ſes Senſations paſſées, elle les compare avec ce qu’elle eſt, & elle ſent qu’il lui eſt important de redevenir ce qu’elle a été. De-là naît le beſoin ou la connoiſſance qu’elle a d’un bien, dont elle juge que la jouiſſance lui eſt néceſſaire.