Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/166

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Comment elle en devient capable. Elle demeure à peu près dans cet état, tant que ſes beſoins ſont foibles, en petit nombre, & qu’elle trouve peu d’obſtacles à les ſoulager. Accoutumée à régler ſes deſirs ſur l’intérêt, qui naît du contraſte des plaiſirs & des peines, il n’y a que l’expérience des maux qu’elle ſouffre, pour ne les avoir pas prévus, qui puiſſe lui faire porter ſes vues au-delà de ſa ſituation préſente. Le paſſé peut ſeul lui apprendre à lire dans l’avenir.

Elle ne peut donc remarquer la fréquence de ſes beſoins, & les tourmens qu’elle a eſſuyés, toutes les fois qu’elle n’a pas eu aſſez-