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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/117

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CIII
DE CONDORCET.


saisit avec empressement, de les développer devant l’Académie.

Déjà aussi, dans ce même éloge, le savant secrétaire signalait, comme une source inévitable de désordres et de maux, toute constitution prétendue éternelle, toute constitution qui n’aurait rien prévu sur les moyens de changer celles de ses dispositions qui cesseraient d’être en harmonie avec l’état de la société.

Chez Condorcet, simple citoyen ou membre de nos assemblées, l’homme politique s’est réellement concentré dans ces deux idées : il est des droits naturels, des droits imprescriptibles, qu’aucune loi ne peut enfreindre sans injustice ; les constitutions politiques doivent renfermer en elles-mêmes un moyen légal d’en réformer les abus. C’était là son évangile. Partout où ses principes favoris sont combattus ou simplement mis en question, il accourt. Son langage alors se colore, s’anime, se passionne ; lisez, par exemple, ce passage d’une lettre que Condorcet écrivit le 30 août 1789, au moment où l’Assemblée constituante venait de repousser la proposition faite par Mathieu de Montmorency, d’aviser, à l’aide d’une disposition expresse, aux perfec-