pour frapper, que le temps de constater l’identité
de la victime.
Ce fut au milieu de mars 1794 que Condorcet écrivit les dernières lignes de son essai. Pousser cet ouvrage plus loin, sans le secours d’aucun livre, n’était pas au pouvoir d’une tête humaine.
Cet ouvrage ne vit le jour qu’en 1795, après la mort de l’auteur. Le public le reçut avec des applaudissements universels. Deux traductions, l’une anglaise, l’autre allemande, rendirent l’Esquisse très-populaire chez nos voisins. La Convention en acquit trois mille exemplaires, qui furent répandus, par les soins du comité d’instruction publique, sur toute l’étendue du territoire de la République.
Dans le manuscrit autographe, l’ouvrage est intitulé, non Esquisse, mais Programme d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain. Condorcet y indique son but en ces termes :
« …Je me bornerai à choisir les traits généraux qui caractérisent les diverses phases par lesquelles l’espèce humaine a dû passer, qui attestent tantôt ses progrès, tantôt sa décadence, qui dévoilent les causes, qui en mon-