que le dernier secrétaire de l’ancienne Académie
des sciences, que l’auteur de cinquante-quatre
biographies d’académiciens, également
remarquables par la finesse et par la profondeur,
n’a pas encore reçu ici le juste tribut qui lui est
dû à tant de titres. La dette remonte à près d’un
demi-siècle ; cela même était une raison puissante
de s’acquitter sans plus de retard. Nos
éloges, comme nos mémoires, doivent avoir la
vérité pour base et pour objet. La vérité, en ce
qui touche les hommes publics, est difficile à
trouver, difficile à saisir, surtout quand leur vie
s’est passée au milieu des orages de la politique.
Je fais donc un appel sincère aux rares contemporains de Condorcet que la mort n’a pas encore
moissonnés. Si, malgré tous mes soins, je
me suis quelquefois égaré, je recevrai les rectifications
(bien entendu les rectifications motivées)
avec une profonde reconnaissance.
On a peut-être remarqué que j’ai intitulé mon travail Biographie, et non pas, comme d’habitude, Éloge historique. C’est, en effet, une biographie minutieuse, détaillée que j’ai l’honneur de soumettre à l’Académie. Sans examiner, en thèse générale, ce que la direction des idées, les