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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/169

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CLV
DE CONDORCET.


sans doute, la faute irréparable de ne pas présider eux-mêmes aux arrangements convenus. Un ou deux jours après, madame Vernet parcourant en tout sens la campagne de Fontenay-aux-Roses, avec la pensée que sa présence pourrait y être utile, remarqua une motte de terre et une haute touffe de gazon, qui, adossées à la petite porte, prouvaient, hélas ! avec trop d’évidence, que depuis bien longtemps elle n’avait tourné sur ses gonds. Pendant ces nuits néfastes, il n’y eut de portes ouvertes que dans la rue Servandoni. Là, au no 21, pendant toute une semaine, porte cochère, porte de boutique, porte d’allée auraient cédé à la plus légère pression du doigt du fugitif. Dans la prévision, je ne dis pas assez, dans l’espérance d’un retour nocturne, madame Vernet ne songea même pas qu’il y eût dans une immense capitale des voleurs et des assassins.

Bien grande, hélas ! fut la différence de conduite des deux familles que les relations du monde et le malheur rapprochèrent de Condorcet !

Le 5 avril, à deux heures, nous laissions Condorcet s’éloignant avec résignation, mais non