face, des paroles affectueuses à aucun de ses
parents ou de ses amis ; mais jamais aussi il ne
laissa échapper l’occasion de leur donner des
preuves d’attachement : il était malheureux de
leurs malheurs ; il souffrait de leurs maux, au
point que son repos et sa santé en furent plus
d’une fois gravement altérés.
D’où provenaient donc les reproches d’insensibilité si souvent adressés à notre confrère ? C’est qu’on prenait, je n’hésite pas à le redire, l’apparence pour la réalité ; c’est que jamais les mouvements d’une âme aimante ne se peignirent ni dans la figure ni dans la contenance de Condorcet. Il écoutait avec l’air le plus indifférent le récit d’un malheur ; mais après, quand chacun se contentait d’exhaler sa douleur en de vaines paroles, lui s’éclipsait sans mot dire, et portait des secours, des consolations de toute nature à ceux dont les souffrances venaient de lui être révélées.
Vous savez maintenant le véritable sens de ces paroles de d’Alembert : « Condorcet est un volcan couvert de neige. » On s’est complètement mépris sur la pensée de l’immortel géomètre, en persistant à voir dans son assimilation pitto-