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CLXXXV
SUR L’HISTOIRE DES GIRONDINS.


du mariage de Condorcet, ni rien qui puisse faire croire à une augmentation de capital de cent mille francs, qui aurait eu lieu à l’époque de la rupture de mon confrère et du duc de la Rochefoucauld.

Il faudrait renoncer à toute logique pour supposer qu’après cette simple remarque il restera quelque chose de l’horrible calomnie qu’on a voulu faire peser sur la mémoire de Condorcet.

En parlant de la fuite de Condorcet, et de la tentative qu’il fit pour être admis à Fontenay-aux-Roses dans la petite maison habitée par M. et Mme Suard, M. de Lamartine a employé des termes qui seuls auraient rendu ces rectifications indispensables.

« Condorcet, dit l’auteur des Girondins, se refusa généreusement aux instances qui lui furent faites, de peur de traîner avec lui son malheur et son crime sur le seuil qu’il aurait habité. »

Pour réprimer le mouvement d’humeur, j’ai presque dit de colère, que ce passage a soulevé chez moi, il n’a fallu rien moins que le souvenir des hautes qualités qui distinguent M. de Lamartine. De quel crime a-t-on voulu parler ? Est-ce un crime privé, un crime public, un crime politique ? Je ne trouve pas d’explication qui puisse atténuer la gravité de l’imputation odieuse, qui, dans son vague indéfini, n’est pas susceptible de réfutation. Je ne croirai jamais, par exemple, quoi qu’on en puisse dire,