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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


Je m’en rapporte à M. D’Alembert comme à vous. Il y a dans le monde des gens plus dangereux que les comètes.

Comptez sur mon dévouement entier, Monsieur, pour le peu de temps qui me reste à vivre.

V.


13. A CONDORCET.


4 auguste 1773.


Je vous adresse, Monsieur, mes remerciments [1] en droiture, comme vous me l’ordonnez.

Je n’avais jamais entendu parler de cette illustre assemblée des oies qui ne sont pas ceux du Capitole. Je sais seulement que celui qui se moque d’eux n’était qu’un canard enroué qui croyait avoir la voix plus belle que celle d’Homère et de Sophocle. C’est de lai que nous sont venues les comédies de la Passion et les moralités de la Mère sotte.

Nous avons ici beaucoup de Languedochiens d’auprès de Toulouse ; mais personne ne connaît la fête des ânes et des mulets. Il faut qu’elle soit imitée de celle des chevaux, sur lesquels on jette de l’eau bénite à Rome, à la porte de l’église de Saint-Antoine.

Si Rome fait cet honneur aux chevaux, il est juste que Toulouse, qui n’est qu’une capitale de province, ne fête que des ânes. Il faut avouer que les vaches de M. Legentil [2] sont encore au-dessus des mulets et

  1. Pour l’envoi des Éloges.
  2. Legentil de la Galaisière, savant astronome, cité dans les