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CORRESPONDANCE


tion de moines chargés d’abrutir la jeunesse avec jésuites ou sans jésuites, cela est toujours également détestable. L’esprit est le même. Ainsi, quelque ridicule qu’il soit à moi de donner des avis à Raton, j’oserais lui conseiller d’arranger les marrons de manière qu’il puisse répondre à tous ces projets, et qu’il prouve que toutes ces congrégations ne peuvent être que des jésuites plus ou moins déguisés, mais toujours des jésuites. Ne trouvez-vous pas comme moi que, dans toutes les nations, la race d’hommes la plus méprisable et la plus odieuse est celle des prêtres catholiques ? Aussi méchants que les tyrans, ils sont plus lâches et plus perfides.

Dans l’histoire de ce pauvre Samson, qui savait si bien deviner les énigmes et prendre des renards, Dalila n’est-elle pas plus coupable que les Philistins ?


    elle se mettra bientôt en possession de tous les avantages auxquels elle feint de renoncer dans ce moment, pour ne pas trop effaroucher les contradicteurs........................................... Enfin il est clair que ces marauds ne demandent rien dans ce moment que d’obtenir un solfie de vie, qui deviendra bientôt, grâce à leurs intrigues, un état de vigueur et de santé. » (26 février 1774.)

    Ne semble-t-il pas que cette lettre ait été écrite hier ?

    Voyez, sur le même sujet, une autre lettre de D’Alembert, du J.J. mars 1774.

    Voltaire avait promis de répondre au vœu exprimé par D’Alembert et Condorcet ; d’autres occupations et sa mauvaise santé l’en empêchèrent. S’il eût tenu parole, c’est pour le coup que les aboyeurs du parti auraient beau jeu à nommer l’Université la fille aînée de Voltaire ! Après tout, aux yeux des gens d’esprit et d’honneur, il vaudra toujours mieux être fils de Voltaire que de Fréron.