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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.

Je pense que le parlement a toujours été en droit d’évoquer à lui les affaires commencées dans son ressort. C’est probablement la seule ressource qui nous restera, et c’est en quoi M. d’Hornoy et ses amis nous serviront de tout leur pouvoir.

Cela posé, d’Étallonde ne paraîtra que quand il sera sûr qu’il n’y a point de déposition sérieuse contre lui, ou qu’on aura supprimé celles qui pourraient être dangereuses. Je n’en connais qu’une seule qui soit grave, et encore est-elle d’un enfant nommé Moisnel, à qui la tète avait tourné ; il n’a déposé que sur un ouï-dire. Unus testis, nullus testis.

Je tourne cette affaire de tous les sens, et je finis par m’en rapporter à votre sens et à vos bontés.


26. A CONDORCET.


7 décembre 1774.


Le roi de Prusse prend à cœur beaucoup plus que je ne croyais l’affaire de ce jeune et très-estimable officier [1]. Il m’en écrit du 18 novembre dans les termes les plus forts [2]. Il m’envoie la lettre en original qu’il a reçue de son ambassadeur à ce sujet.

Les deux Bertrands, protecteurs de l’innocence et du mérite, peuvent être très-sûrs à présent que ce monarque n’abandonnera jamais une affaire si intéressante et à laquelle il semble attacher sa gloire.

  1. D’Étallonde, condamné par contumace dans l’affaire du chevalier de La Barre.
  2. Voyez cette lettre, t. XIX, p. 105, des œuvres de Voltaire.