Ce mémoire prouvera, par des pièces que j’ai dans mes mains :
1° Qu’un homme abhorré dans son pays [1] jura de perdre la tante du chevalier, parce qu’elle n’avait pas voulu donner en mariage au fils de cet homme une demoiselle riche qu’elle protégeait ;
2° Que cet homme exécrable, qui était un conseiller du siège, fit jeter des monitoires, inventa des accusations absurdes qui tombèrent d’elles-mêmes ;
3° Qu’enfin il se réduisit aux charges qui ont opéré une partie de ses desseins ;
4° Qu’il ne jugea qu’avec deux assesseurs ; que de ces deux il y en eut un qui, à la vérité, s’était fait recevoir docteur es lois à Reims pour 45 fr, comme l’honnête du Jonquay, à Paris [2], mais qu’il ne fut jamais que procureur et marchand de cochons dans sa ville. J’ai la lettre du magistrat du pays qui l’atteste ;
5° Que les lois ne permettent pas qu’on juge ainsi un gentilhomme dans un présidial ;
6° Que si cette exécrable sentence, que j’ai vue à la fin de six mille pages d’écriture, fut confirmée par un arrêt, c’est que le tribunal qui rendit cet arrêt ne put (à ce qu’on dira) examiner l’énorme procès : c’était dans la guerre civile des billets de confession. Le feu était dans le royaume : il fallait