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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/282

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CORRESPONDANCE


Picard, nommé d’Élallonde. Cette disparate m’accable de douleur ; réparez-la, je vous en conjure, en faisant entendre raison à Beaumont [1].

Adieu, Monsieur ; mon chagrin est extrême ; il n’est balancé que par mon espérance en vous.

V.


40. A CONDORCET.


4 mai 1775.


J’envoie à l’orateur de la raison et de la patrie quelques exemplaires de son ouvrage sur les blés [2], qui m’arrive dans le moment. Veut-il qu’on lui en fasse passer d’autres ?

Il sera servi sur-le-champ.

J’attends la continuation des lettres qui soutiennent les opinions d’un sage [3] contre les systèmes d’un banquier [4]. Ce procès doit intéresser toute la nation et l’Europe entière.

Je suis très-fâché qu’un banquier défende une si mauvaise cause. Je suis fâché aussi d’avoir prié les Bertrands de demander l’avis de Beaumont et de Target. Quand on veut conduire ses affaires à cent lieues de chez soi, on les fait toujours mal. À peine a-t-on écrit une lettre qu’il survient un incident qui change tout, et c’est à recommencer.

N’allez point chez des avocats, messieurs Bertrands, ne faisons rien, et attendons.

  1. Élie de Beaumont, avocat de d’Étallonde.
  2. Réflexions sur le commerce des blés. (Voy. t. XI, p. 99.) Imprimé à Genève par les soins de Voltaire.
  3. Turgot.
  4. Necker.