des préjugés nationaux invétérés pourraient à peine l’excuser.
Malherbe, à soixante-treize ans, voulait se battre contre le jeune meurtrier de son fils. « Vous êtes trop vieux, lui disait-on. — Ne voyez-vous pas, répondit le poëte, que la partie est tout entière à mon avantage : je ne hasarde qu’un denier contre une pistole. » Cette repartie était plus fortement imprégnée des principes du futur calcul que les remarques dont on a voulu s’étayer en faveur d’un pays voisin. Cependant, quelqu’un s’avisa-t-il jamais de dire : Enfin Malherbe vint, et ouvrit de nouvelles voies aux mathématiques ? Les vrais, les incontestables inventeurs du calcul des probabilités, sont Pascal et Fermat.
Dans le nombre d’éminents services que ce calcul a déjà rendus à l’humanité, il faut citer en première ligne l’abolition de la loterie et de plusieurs autres jeux qui, eux aussi, étaient de déplorables pièges tendus à la cupidité, à la crédulité et à l’ignorance. Grâce aux principes évidents et simples sur lesquels la nouvelle analyse se fonde, il n’est pas aujourd’hui de moyens de déguiser la fraude dont les combinaisons