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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/350

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CORRESPONDANCE


si elle sera brûlée par une explosion du feu central ou si elle retournera dans le sein du soleil. Il n’y a que M. le comte de Buffon et frère illuminé Bailly qui sachent toutes ces belles choses.

Quant aux montagnes, je suis fort ignorant encore sur cet objet. Il paraît clair que celles qui contiennent des coquilles dont les analogues se trouvent dans la mer, ont été formées par elle, mais quand et comment ? Nous le saurons peut-être un jour ; mais, ce qui est prouvé, c’est que la manière dont on l’a expliqué dans la grande histoire naturelle répugne un peu aux lois de l’hydrostatique.

Quant au livre dont vous me parlez [1], l’auteur a donné le manuscrit aux imprimeurs de Deux-Ponts, qui ont eu la bonté de faire un petit présent a son copiste ; ainsi il n’est plus le maître de cet ouvrage. Nous attendons avec impatience qu’il sorte quelque chose de dessous l’Enveloppe [2]. Jusqu’ici nous n’avons rien vu que quelques imitations de Montmartel. Je ne sais si les frères l’Enveloppe imiteront en tout les frères Paris, qui eurent tant de part au voyage de Bourges, en 1749. Au reste, la musique de Piccini et celle de Gluck ont excité une guerre si vive, que l’on pourra bouleverser le ministère et la finance sans que les Welches s’en daignent apercevoir.

Adieu, mon cher et illustre maître, je vous embrasse. On a parlé d’un Alexis Comnène, d’un Nicé-

  1. Le Pascal avec les notes de Condorcet, que Voltaire demandait l’autorisation de faire imprimer. Voy. lettre 76.
  2. M. Necker. Voyez ci-dessus, lettre 67.