Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/371

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
169
ENTRE TURGOT ET CONDORCET.

J’ai vu la nouvelle procédure, et j’ai bien peur qu’il n’en soit de cette ordonnance comme de celle de 1767, et que nous ne soyons bientôt réduits à dire du monstre de la chicane :

Et ses griffes, en vain par Maupeou raccourcies,
Se rallongent déjà, toujours d’encre noircies[1].

Adieu, Monsieur, portez-vous mieux ; je n’ai point été content de votre santé depuis votre arrivée ici. Vous travaillez trop, et vous croyez que votre corps ne cherchera pas à se venger de la préférence que vous accordez à la tête. Les corps ne sont point accoutumés à être ainsi négligés. Vous m’avez appris une bien bonne nouvelle, en me mandant que j’aurai le plaisir de vous voir beaucoup à Paris l’hiver prochain.


3. A TURGOT.


Ce 27 novembre 1770.


Notre correspondance. Monsieur, va enfin recommencer. Vous savez sans doute notre retour à Paris [2] et le succès de notre voyage. M. D’Alembert se porte beaucoup mieux qu’avant son départ, et je ne crains pour lui que ses inquiétudes et l’ennui de ne point s’occuper de géométrie. J’ai cherché à faire les commissions dont vous m’avez chargé, et je n’ai


  1. Ses griffes, vainement par Pussort raccourcies, Se rallongent déjà, toujours d’encre noircies.


    (Boileau, Le Lutrin.)

  2. De Ferney, où il avait accompagné D’Alembert pour le distraire d’une maladie noire.