rien produire ; enfin la traduction de la vie de Charles-Quint par Robertson vient de paraître, et nous allons avoir la nouvelle édition du poëme des Saisons
[1].
Les Français ont donné une comédie intitulée
le Persifleur
[2] : des moralités communes, des sorties
contre les drames, les philosophes, les financiers,
etc., ont un peu soutenu auprès du parterre
cette pièce, qui est dans le genre ennuyeux. L’auteur a peint les gens du monde d’après les romans de Crébillon et la société de quelques actrices. Il n’est pas question dans la pièce de peindre le cœur humain. C’est un genre que, depuis Molière, on n’a pas même tenté de ressusciter. Je vais, en attendant les Saisons, vous envoyer Robertson et un Fabricant de Londres drame sifflé de M. de Falbaire, mais dont les deux derniers actes m’ont paru n’être pas
sans intérêt. Il est vrai que je n’y suis pas difficile, et que mon âme s’attendrit aisément, soit sensibilité, soit mobilité. Il y a une tragédie intitulée les Druides, dont on arrête la représentation. Je vous en ai peut-être
déjà parlé, parce que je m’en occupe beaucoup.
Les théologiens, que M. de Sartine consulte sur la
comédie, trouvent très-mauvais que l’auteur n’ait
pas mis des chrétiens dans les Gaules du temps de
César, et qu’on n’oppose que la raison au fanatisme
des Druides. Quand on raisonne aussi mal, on est
sûr d’avoir raison.
Adieu, Monsieur ; nos amis se portent aussi bien