vous ne devez avoir aucune confiance aux gens îles
ponts et chaussées : Peyronnet voulait, l’autre jour,
faire l’aqueduc de l’Yvette en forme d’escalier.
Matin le défi public de prouver ses assertions relativement à la ménagerie de Versailles et à la proposition sur les opinions académiques. Ce qui a été dit à la tribune nationale, ce que l’Europe a vu et entendu, doit avoir laissé quelque trace. Le Moniteur est là, l’inflexible Moniteur ; M. Aimé-Martin peut y recourir : nous l’attendons. Mais en attendant, voici quelques réflexions qui pourront aider le jugement du lecteur et le mettre à môme de décider provisoirement, bien entendu.
La ménagerie de Versailles, après le 10 août, avait été pillée par le peuple. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a consigné ce fait à la page 45 de son bel ouvrage, monument de piété à la mémoire de son illustre père.
Il restait encore cinq animaux étrangers, lorsque M. de Saint-Pierre, alors Intendant du Jardin des Plantes de Paris, demanda que ces cinq animaux y fussent apportés ; ce qu’il obtint sur-le-champ. Dans cette affaire, le nom de Condorcet ne fut pas même prononcé. Cependant, à en croire M. Aimé-Martin, il y aurait eu un projet officiel de destruction : « On parlait de détruire la ménagerie de Versailles. » Ce projet, la réclamation de M. de Saint-Pierre, l’intervention barbare de Condorcet pour la rendre inutile, enfin les massacres de septembre de la ménagerie de Versailles, tout cela s’enchaîne et se suit. C’est un roman : lorsque M. de Saint-Pierre réclama, il n’y avait déjà plus de ménagerie à Versailles.
Nous engageons M. Aimé-Martin à lire, pour s’édifier, le Mémoire de M. de Saint-Pierre sur la ménagerie, tome XVIII de l’édition in-18 donnée par M. Aimé-Martin.
Nous nous en remettons ensuite à. M. Aimé-Martin lui-même, pour savoir qui doit porter la responsabilité de son erreur.
Quant à la motion faite à la tribune nationale pour ériger en dogmes, de par la loi, les opinions de l’Académie des sciences, il est superflu de réfuter des allégations de cette espèce. C’est à celui qui les publie à les prouver autrement que par le témoignage