et c’est M. D’Alembert qui est votre ami. S’il fallait
faire un sacrifice dans votre vie, y eut-il jamais personne qui le méritât plus que votre malheureux ami ?
J’ai le cœur navré ; je vous parlerais d’ici à demain
sur le même sujet, et j’attristerais peut-être votre
âme, et j’aurais à me reprocher de l’affaiblir, et il
vous faudra de la force. Courage, Monsieur, vous
êtes dans cet heureux âge où la vertu a toute son
énergie. Vous comprenez bien qu’il faut que M. D’Alembert
ignore que je vous ai écrit.
M. D’Alembert me surprend à vous écrire, et je viens de lui avouer de bonne foi que je vous proposais le voyage d’Italie. Il m’y parait décidé. Partez de là, Monsieur, pour prendre tous vos arrangements avec lui, mais promptement. Il ne faut pas laisser refroidir une volonté qui sera aussi salutaire à sa santé, et par conséquent aussi nécessaire au bonheur de ses amis. Venez, venez, ou du moins n’ayez pas une pensée, ni ne faites pas un mouvement qui ne soit relatif à cet objet [1].
- Ribemont, ce 7 novembre 1771.
J’ai enfin reçu, Monsieur, l’ouvrage que vous aviez
eu la bonté de me destiner
[3]. Je l’ai lu avec bien du