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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/51

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XXXVII
DE CONDORCET.


ment aux caprices du maître, et quêtant par des éloges outrés, par des complaisances sans bornes, une de ces lettres datées de Ferney, qui semblaient dans le monde un gage certain d’immortalité. En ce qui touche Condorcet, il suffira de quelques guillemets pour renverser tout cet échafaudage d’accusations flétrissantes.

Madame Necker reçut en 1776 des vers très-louangeurs de Voltaire. Son mari, successeur de Turgot au contrôle général des finances, avait aussi dans ces vers une large part d’éloges. Tout cela était assurément sans conséquence ; mais le rigorisme de Condorcet s’en émut ; il crut y voir un acte de faiblesse, dont la réputation du célèbre philosophe devait souffrir ; son inquiétude, son déplaisir débordèrent alors en termes d’une incroyable amertume ;

« Je suis fâché de ces vers. Vous ne savez pas assez quel est le poids de votre nom… Vous ressemblez aux gens qui vont applaudir Arlequin quand il y a relâche à Zaïre… Je ne connais votre pièce que par oui-dire ; mais ceux qui l’ont lue m’assurent qu’à propos de M. et Mme L’Enveloppe (M. et Mme Necker) vous parlez de Caton. Cela me rappelle un