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SUR LE XXIXe LIVRE DE L'ESPRIT DES LOIS.


entre un tyran, un sénat oppresseur, des magistrats iniques, et les défenseurs de la liberté, afin d’assurer à ceux-ci l’appui des citoyens bien intentionnés, mais que la crainte aurait empêchés de se déclarer.

C’était un moyen de changer en guerre civile toute insurrection particulière ; mais ce motif était conforme à l’esprit des républiques grecques.

Chapitre IV. Des lois qui choquent les vues du législateur.

Un bénéfice étant ou une fonction publique, ou une récompense, doit être donné au nom de l’État ; et on doit savoir à qui l’État l’a donné. Un procès pour un bénéfice est donc une chose ridicule.

Si on regarde, au contraire, un bénéfice comme une propriété, et le droit de le donner comme une autre espèce de propriété, alors la loi citée est évidemment injuste.

Comment, dans l'Esprit des lois, Montesquieu n’a-t-il jamais parlé de la justice ou de l’injustice des lois qu’il cite, mais seulement des motifs qu’il attribue à ces lois ? Pourquoi n’a-t-il établi aucun principe pour apprendre à distinguer, parmi les lois émanées d’un pouvoir légitime, celles qui sont injustes et celles qui sont conformes à la justice ? Pourquoi, dans l’Esprit des lois, n’est-il question nulle part de la nature du droit de propriété, de ses conséquences, de son étendue, de ses limites ?

Chapitre V. Continuation du même sujet.

Je ne sais pourquoi Montesquieu appelle une loi