de biographies souvent éloquentes, toujours ingénieuses,
que Fontenelle a laissées et qui se
rapportent toutes à l’intervalle compris entre la
dernière année du XVIIe siècle et 1740.
L’homme amoureux de sa tranquillité fait ce
que le devoir lui prescrit, et jamais davantage.
C’est dire que Fontenelle se garda bien de remonter,
dans les annales de la compagnie, au
delà du moment de son entrée en fonctions.
L’admirable collection qu’il nous a laissée, présentait
ainsi une lacune de trente-trois ans. Les
académiciens décédés entre 1666 et 1699 n’avaient
point eu de biographies. C’est dans ce
tiers de siècle que Condorcet trouva les sujets
de ce qu’il appelait ses exercices, et parmi eux,
des savants tels que Huygens, Roberval, Picard,
Mariotte, Perrault, Roëmer, etc.
Ces premiers éloges sont écrits avec une connaissance parfaite des matières traitées par les académiciens, et d’un style simple, clair, précis. Condorcet disait en les adressant à Turgot : « Si j’avais pu y mettre un peu de clinquant, ils seraient plus à la mode ; mais la nature ma refusé le talent de rassembler des mots, l’un de l’autre étonnés, hurlant d’effroi