Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/583

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
381
SUR LE XXIXe LIVRE DE L'ESPRIT DES LOIS.


par la raison que c’est un moyen de plus d’établir de l’égalité entre les hommes. Quel rapport le cérémonial tartare ou chinois peut-il avoir avec les lois ? Cet article semble annoncer que Montesquieu regardait la législation comme un jeu, où il est indifférent de suivre telle ou telle règle, pourvu qu’on suive la règle établie, quelle qu’elle puisse être. Mais cela n’est pas vrai, même des jeux. Leurs règles, qui paraissent arbitraires, sont fondées presque toutes sur des raisons que les joueurs sentent vaguement, et dont les mathématiciens, accoutumés au calcul des probabilités, sauraient rendre compte.

Chapitre XIX. Des législateurs.

Montesquieu confond ici les législateurs avec les écrivains politiques qui ont proposé des systèmes de législation.

Est-il bien sûr qu’Arioste ait eu une intention si marquée de contredire Platon ?

Ce que nous savons des républiques grecques, nous donne lieu de croire que leur législation était très-imparfaite, à quelques égards, et surtout très-compliquée. Plus la législation d’un État sera simple, mieux il sera gouverné.

Qu’a de commun César Borgia avec la législation ? Les discours de Machiavel sur Tite-Live, son histoire de Florence, renferment beaucoup de vues politiques qui annoncent, si l’on a égard au siècle où vivait Machiavel, un esprit vaste et profond : mais il