plusieurs éloges, entre autres celui du géomètre
Fontaine, mort le 21 août 1771. Des difficultés
imprévues vinrent aussitôt l’assaillir. Lorsque
Condorcet traçait les biographies des premiers
membres de l’Académie des sciences, un siècle
avait mis toutes choses à leur véritable place :
personnes, travaux et découvertes ; alors, il ne
s’agissait guère, pour l’écrivain, que de promulguer,
en termes plus ou moins heureux, les arrêts
irrévocables et déjà connus de la postérité.
Dorénavant il allait se trouver aux prises avec les exigences presque toujours aveugles des familles, avec des susceptibilités contemporaines, quelquefois amies, habituellement rivales ; enfin, avec des opinions basées sur des préjugés et des haines personnelles, autant dire avec ce qu’il y a dans le monde intellectuel de plus difficile à déraciner.
Je soupçonne que Condorcet s’exagéra outre mesure les embarras, assurément réels, dont je viens de donner l’aperçu. Je suis, du moins, certain que la composition de son premier éloge d’un académicien contemporain fut extrêmement laborieuse. Dans la correspondance avec Turgot, je le vois déjà très-occupé de